Conseil municipal de Quimper - Séance du 18 décembre 2009
Rapporteur:
Gilbert GRAMOULLE
Direction du Développement Culturel et Socio-culturel
LE PÔLE MAX JACOB : UNE RUCHE ARTISTIQUE ET CULTURELLE-PROJET, SCÉNARIO ET PLAN D'INVESTISSEMENT
Délibération n°9 DDC 09.10



La volonté de créer un nouveau pôle culturel et artistique à Quimper a été affirmée lors des Etats généraux de la culture, le 29 novembre 2008. L’ambition qui l’accompagne repose sur l’idée de créer un lieu de travail et d'échanges entre les cultures, un lieu dynamique d'expérimentation de projets artistiques, un lieu de vie largement ouvert sur la cité.

Ce pôle répond ainsi à la nécessité de concevoir les politiques publiques de la culture dans le cadre d’une démarche d’agenda 21 qui met au cœur des processus la participation des personnes et les interactions entre les cultures comme sources d'émancipation et de développement du Vivre ensemble. A cet effet le respect de toutes les cultures, elles-mêmes respectueuses des droits culturels de chacun (cf. Agenda 21 de la culture et Déclaration universelle sur la diversité culturelle de l’Unesco), est retenu comme principe fondateur de ce projet collectif.

Les acteurs qui ont ainsi souhaité s’investir dans cette démarche d’élaboration de ce nouveau pôle sont dans l’ordre alphabétique : le Bagad Kemper, le Conservatoire de musique et d’art dramatique, l’Ecole supérieure d’art, les Polarités, Espace Digital Sporadique, la Galerie Artem, les Maisons Pour Tous, les Polarités, la Scène nationale, Ti Ar Vro, Très Tôt Théâtre.


Le projet de ce nouveau pôle : une ruche artistique et culturelle

Le cabinet abcd, retenu par la Ville de Quimper, a élaboré le projet culturel et artistique de ce nouveau pôle dans le cadre d’une concertation très importante avec les acteurs cités ci-dessus ainsi que la Ville de Quimper. De nombreux groupes de travail ont ainsi été organisés ainsi que des visites et des rencontres avec des chefs de projets.

A l’image des nouveaux lieux culturels qui émergent dans de nombreuses villes (Le Channel à Calais, LU à Nantes, les maisons folies à Lille, La Belle de Mai à Marseille etc…), ce pôle sera dédié aux artistes et aux pratiques culturelles avec l'ambition particulièrement affirmée ici de favoriser la liberté de choix des personnes pour appuyer leur volonté d'élargir leur univers culturel.

Pour rendre possible les expérimentations, le projet comprendra des espaces de travail et de répétition dans les domaines du spectacle vivant et des arts plastiques, des espaces de rencontres, de débats, de performances et d’exposition, des espaces de diffusion de spectacles et de concerts selon différentes formes, ainsi que des espaces d'accueil et de convivialité.

Les missions de ce pôle reposent ainsi sur l’accompagnement des pratiques culturelles notamment dans le domaine de la musique, la réalisation de projets artistiques, la diffusion de spectacles et de concerts, l’organisation d’exposition et de performances ainsi que d'actions culturelles et de médiations.

Pour mener à bien l’ensemble de ces missions, certains acteurs seront présents sur le site au quotidien, tels que les Polarités, Très Tôt Théâtre, Ti Ar Vro, le Bagad Kemper, tandis que d’autres y viendront pour des activités régulières et des projets particuliers, comme le Conservatoire de musique et d’art dramatique, l’Ecole supérieure d’art, la Scène nationale, la galerie Artem, Espace digital sporadique, les Maisons Pour Tous. Il est ainsi bien entendu que d’autres acteurs non cités ici pourront également mener des projets sur ce pôle dédié à l’expérimentation.

Ce projet repose sur une démarche collective des acteurs afin de poursuivre l’ambition de créer un lieu de culture en interconnexion avec la cité et les réseaux qui la traversent.

Ce sens collectif a été formalisé par les acteurs dans le cadre d’un protocole d’accord éthique (élaboré avec Jean-Michel Lucas, spécialiste des politiques culturelles et des démarches agenda 21). Ce protocole définit les valeurs communes du pôle tant pour les acteurs, que pour la Ville et les citoyens. Il pose les principes de collaboration et de concertation au sein du Pôle. Son contenu se trouve en annexe à cette délibération.

Cette concertation prend la forme d’une gouvernance qui réunit les acteurs du pôle avec la Ville de Quimper.


Scénario technique

Localisée sur le site du Théâtre Max Jacob, ce pôle intègre également l’ancienne école Louis Pasteur, l’actuelle Maison des jardiniers, l’ancien gymnase et les abords avec notamment un jardin inscrit. Deux autres bâtiments présents par ailleurs sur ce pôle sont destinés à être entièrement détruits pour des raisons de vétusté : la crèche et une maison des associations.

Au regard du projet synthétisé ci-dessus, le cabinet abcd a élaboré le scénario technique et en a évalué le coût en investissement.

Le coût en investissement de ce scénario s’élève à 14 227 067 euros TTC.

Cette opération globale va être réalisée en deux tranches :


A : la première tranche : elle s’élève à 7 626 178 € TTC et est réalisée d’ici la fin 2013. Elle intègre :

B : la seconde tranche : elle correspond à un coût de 6 600 889 € TTC et concerne la réhabilitation du Théâtre Max Jacob.

Ces travaux permettront de faire de ce théâtre un lieu de diffusion fonctionnel, accessible aux personnes en situation de handicaps, adapté à toutes les esthétiques et en particulier à la diffusion de concerts de musiques amplifiées. Cette seconde phase commencera à la suite de la première.

Cette opération globale suppose enfin d’accueillir les ateliers des étudiants de 4ème et 5ème années de l’Ecole supérieure d’art au sein de locaux vacants en centre ville, à partir de septembre 2011.

Enfin, une recherche de financements d’autres partenaires publics est d’ores et déjà en cours. Il est ainsi attendu un soutien de 600 000 € du Conseil régional dans le cadre du contrat de pays ainsi qu’un accompagnement financier du Conseil général intégré au Contrat de territoire.

Le Conseil régional, la DRAC de Bretagne et le Conseil général seront par ailleurs sollicités au titre de la restauration de monuments inscrit pour le Théâtre Max Jacob.

***

Après avoir délibéré (2 abstentions ; une voix contre ; 44 voix pour), le conseil municipal décide :

        1 – de valider le coût global en investissement du scénario du projet du Pôle Max Jacob, soit 14 227 067 euros TTC ainsi que le calendrier de réalisation en deux phases ;

        2 - d’autoriser le maire à signer le protocole d’accord éthique et à solliciter des subventions auprès des différents partenaires publics.




Compte rendu:
M. Gramoullé : « Nous allons étudier ensemble le projet du pôle Max Jacob. Ce projet s’intègre dans une transformation du centre ville et dans le cadre de la réalisation de grands projets, la gare, la LGV, le schéma de transports, l’aménagement des quais de l’Odet, la providence, l’arrivée du multiplexe, l’aménagement du Chapeau Rouge tout cela à proximité du cœur culturel avec également la création d’un nouveau pôle culturel et artistique. Ce projet est issu des états généraux de la culture qui a eu lieu le 29 novembre 2008. Ce pôle sera une ruche culturelle et artistique, sera un lieu de vie et de culture pour tous ! Il est également une réponse à des besoins importants dans les musiques actuelles, des arts plastiques et du spectacle vivant. Il sera ouvert sur la ville, à tous les habitants, toutes les générations, et la jeunesse notamment y trouvera toute sa place. Ce projet s’appuie sur une véritable concertation culturelle le Bagad Kemper, le Conservatoire de musique et d’art dramatique, l’Ecole supérieure d’art, les Polarités, Espace Digital Sporadique, la Galerie Artem, les Maisons Pour Tous, les Polarités, la Scène nationale, Ti Ar Vro, Très Tôt Théâtre. Cette démarche collective va se concrétiser avec la signature par la ville et les acteurs culturels que je viens de citer d’un protocole d’accord éthique, qui est une charte de principe, de valeurs et de fonctionnement autour des objectifs du projet et du pôle. C’est donc véritablement une démarche d’agenda 21. Les activités à découvrir sur ce pôle seront les suivantes : des pratiques musicales amplifiées et autres (cours, répétitions …etc…) des expositions et des performances diverses, des diffusions de spectacles et de concerts, des actions culturelles et de médiation, des croisements artistiques et des projets émergeants. On y trouvera également un lieu de vie et de convivialité pour discuter, se rencontrer, découvrir, se découvrir, se laisser surprendre. On pourra très bien venir sur le pôle, prendre un verre et échanger sans forcément voir un spectacle. Ce lieu de convivialité, à la fois café et lieu de petite restauration sera le cœur de ce pôle. On trouvera également les jardins qui pour le moment ne sont pas tellement utilisés par les quimpérois ; on espère qu’ils viendront se promener, rêver, jouer. Bref, ce sera un lieu de déambulation pour les habitants de Quimper, de l’agglomération, de la Cornouaille et d’ailleurs. Enfin, ce sera également un lieu qui permettra d’expérimenter les projets artistiques car le fil conducteur est bien l’expérimentation et quelque part, de construire ensemble le mieux vivre tous ensemble sur Quimper ! Ce projet vise à la participation de tous et une réunion publique est prévue pour tous les habitants de Quimper le 26 janvier au chapeau Rouge. Sur la deuxième partie, sur le scénario technique nous pouvons voir l’ensemble du pôle localisé comme on le sait désormais, sur le site du théâtre Max Jacob. Le premier élément est l’actuelle maison des jardiniers qui sera rénovée, réhabilitée et dédiée à l’expérimentation en arts plastiques avec un lieu de travail et d’exposition. L’ancienne école Louis Pasteur recevra le lieu de vie et de convivialité donc sera ouvert sur l’Odet et représentera un peu l’ouverture du pôle sur la ville et concrétisera cette ambition d’en faire le cœur du pôle. Il y aura les espaces d’accueil, les administrations de Très Tôt Théâtre et du pôle Max Jacob. La grande nouveauté du projet est la construction d’un bâtiment du côté est, une alvéole son comme disent les spécialistes avec des studios de répétition, des salles de cours, une grande salle de pratique collective et les locaux administratifs des Polarités. L’ancien gymnase est déjà mis à la disposition de Ti Ar Vro et du bagad de Quimper et il y aura la réhabilitation des deux pavillons. Il est prévu également de rénover le théâtre lui-même en vue d’y faire un lieu de diffusion, fonctionnel, accessible à tous les publics, notamment à mobilité réduite et adapté à toutes les esthétiques. Je pense notamment aux musiques amplifiées. C’est un projet global dont le coût est de 11,8 millions HT. La première tranche s’élève à 6,3 millions HT et sera réalisée d’ici fin 2013 et intègre la construction neuve, la réhabilitation de l’ancienne école Louis Pasteur, la maison des jardiniers et les petits pavillons juste en face de Ti Ar Vro. La seconde tranche correspond à un coût de 5,5 millions HT et concerne la réhabilitation du théâtre Max Jacob. Cette seconde phase commencera à la suite de la première. La recherche de financements s’appuie dans une inscription de ce projet dans le contrat de pays pour l’échelle régionale, dans le contrat de territoire pour l’échelle départementale avec le conseil général et d’autre part, des demandes de subventions au titre des monuments historiques auprès de l’État, du conseil général et du conseil régional. Au cours de l’année 2010, il y aura le concours de maîtrise d’œuvre, en décembre 2010, le choix du maître d’œuvre, en octobre 2012, le début des travaux de la première tranche, en décembre 2013, l’inauguration de la première tranche, début 2014, le début des travaux de la seconde tranche et fin 2015, inauguration de la seconde tranche. Pour conclure, ce projet d’ambition culturelle met en valeur un quartier et va le faire revivre ! Quand nous avons fait la première réunion de concertation dans le quartier, c’est cela aussi qui attirait les habitants. Ce projet réhabilite également un théâtre auquel tous les quimpérois sont très attachés. Il est évident que la façade du théâtre sera conservée ainsi que le toit et à l’intérieur, tout sera de plain-pied. Ce projet permet de créer un pôle culturel pour tous les habitants et notamment les jeunes ; il est innovant, ambitieux, expérimental. C’est un véritable projet de développement, à l’échelle de Quimper, de l’agglomération et de la Cornouaille. »
M. Donnars : « Je dois dire que je partais assez favorable à ce projet et en le lisant, en le creusant quelque peu, je ne vais pas le voter ! Tout d’abord, le rapport est fait avec l’habituel verbiage technocratique culturel, il est donc assez difficile d’en sortir les grandes lignes. J’ai fini par comprendre malgré tout. C’est un projet qui va coûter très cher, puisque de l’ordre de 14 millions d’euros TTC. C’est une somme importante et pour ceux qui ne sont pas habitués à manier de telles sommes, c’est la moitié de ce que l’Office HLM du Sud Finistère consacre à l’habitat social par an. C’est 7 fois la somme annuelle que notre commune verse au CCAS pour l’action sociale de notre commune. Cela fait une fois et demi l’ensemble des investissements de développement de notre commune. C’est une somme très élevée ! Je vais faire le défenseur des Polarités car on dit du pôle que c’est une ruche mais j’ai plutôt l’impression que c’est un fourre-tout en réalité ! On va y trouver toutes sortes d’acteurs qui actuellement sont d’accord semble t-il de travailler ensemble mais il faut savoir que ces acteurs ont des façons de travailler très diverses ! On trouve des studios de conception, de répétitions, d’enregistrement et cela est très bien mais en revanche, pour la salle, cela ne va pas ! J’ai fait l’effort de visiter à St Brieuc où il y a une salle spécifique pour les musiques amplifiées car cela veut dire une salle sans fauteuils, un sol sans déclivité. Soit le projet est fait dans le théâtre Max Jacob tel qu’il a été décrit et le théâtre ne pourra plus être utilisé comme tel. Toutes les écoles n’ont pas accès au théâtre de Cornouaille et certaines viennent au théâtre Max Jacob, ce qui ne pourrait plus se faire ! Soit on lui garde son caractère de théâtre et les Polarités ne pourront pas y trouver leur place ! Il faut pour les Polarités une salle de spectacle spécifique dédiée uniquement à cette forme d’art qui intéresse particulièrement les jeunes. En voulant résoudre la quadrature du cercle, en essayant de trouver dans un même endroit la réponse à tant de demandes, nous allons vers un échec ! Ce ne serait pas dramatique si ce n’était une somme aussi considérable ! Nous allons y mettre énormément de ressources, de moyens et les Polarités n’y trouveront pas leur content. »

M. Tanguy : « Pour moi, ce projet illustre des volontés communes d’élargissement des publics car le théâtre Max Jacob fait partie des structures qui, avec la mairie de Kerfeunteun et la salle d’escrime, dans lesquelles les personnes en situation d’handicap n’ont pas le droit de cité. Contrairement à ce que dit Pierre, je me félicite que le fonctionnement du théâtre change car de cette façon, il va concerner tous les publics ! Par le biais des programmes vastes qu’a énuméré Gilbert, il s’agit bien d’y associer tous les publics et à nouveau je me félicite de cette volonté de ne laisser personne à quai. Au-delà du bâti pur qui est la première exigence pour l‘accès à tout pour tous, c’est aussi en terme d’offre de service que sera pensé ce lieu moderne, comme nous avons commencé à l’envisager avec les services culturels et les différents établissements culturels qui fonctionnent en régie car lors des commissions communales d’accession que l’intégration, au-delà du côté technique, est aussi de l’offre de service pour tous les types de handicap car les situations sont tellement variées que lorsqu’une personne entre dans un bâtiment, il ne faut pas qu’elle soit perdue, qu’elle se sente étrangère ou à un moment donné, de par son handicap, en difficulté. C’est donc l’environnement qui dans ce cas, s’adapte et il faut saluer en l’occurrence ce projet. Enfin, je me permets d’ajouter que handicap ou pas, en transversalité, le pôle Max Jacob est aussi une véritable opportunité et une chance pour la jeunesse quimpéroise qui va trouver je l’espère un lieu d’expression artistique comme nul autre pareil ! »

Mme Le Cam : « C’est un projet que j’ai suivi partiellement et je trouve très intéressant qui en terme de concertation, est exemplaire. Il y a eu concertation avec les différents acteurs culturels, les quimpérois. On a confirmé qu’il y avait sur Quimper, un besoin d’un pôle urbain culturel, structurant et qui convient particulièrement bien à ce quartier de Quimper, où il y a comme une zone d’ombre entre les quais et la gare. C’est un lieu conçu en transversalité, d’échange, de convivialité, ouvert à tous les quimpérois autour d’une production artistique. La concertation avec les acteurs culturels s’est faite en allant avec eux visiter, à Lille et Calais, des lieux de production artistique très divers et nous y avons vu, entre autres choses, des solutions techniques qui peuvent nous apporter une réponse sur les Polarités car il existe des salles polyvalentes et qui fonctionnent très bien. Cette concertation était importante pour éviter que nous nous trouvions dans un schéma de boîte à spectacles ! C’est un concept étendu à un ensemble de pratiques transversales et la question de la salle est une des questions mais pas la seule ; il s’agit plutôt de savoir comment faire vivre un endroit et son environnement y compris les jardins et sur les quais. Une dernière chose : on trouve toujours très élevé le coût quand il s’agit de la culture comme si c’était la cerise à mettre sur le gâteau après avoir rempli touts les autres besoins ! Un des parents d’élève tout à l’heure suggérait que ce qui se passait au niveau des écoles, venait peut être du pôle Max Jacob et ce n’est absolument pas le cas. La culture est quelque chose qui du point de vue économique est un moteur et en Bretagne des entreprises se servent de la culture comme fer de lance. Il faut le comprendre comme quelque chose qui va dynamiser la ville ! »

M. Gonidec : « En tant que conseiller délégué aux cultures émergentes, je ne peux qu’être ravi de voir ce projet aboutir ! C’est d’ailleurs un projet qui figurait au programme Quimper, l’écologie à gauche qui était un projet commun à notre majorité et faisant partie du comité de pilotage, j’ai pu suivre un grand nombre de réunions et voir l’extrême écoute des acteurs culturels, le travail et l’interaction avec le service culturel de la ville mené par Gilbert. C’est un projet ambitieux qui permettra peut être l’élargissement des publics et il faut insister sur le fait qu’à Quimper, aujourd’hui, il manque de lieux pour la jeunesse et il manque de lieux pour les musiques amplifiées. Les Polarités y trouveront toute leur place à côté d’autres associations ou d’autres partenaires culturels comme Très Tôt Théâtre, Ti ar Vro, etc. C’est très intéressant car il ne s’agit pas de faire un truc bis mais de travailler en expérimentation sur des projets et de mixer des expériences, ce qui me semble tout à fait novateur. Lorsque nous allions aux réunions, ou en discutant avec les acteurs culturels, le terme d’expérimentation revenait régulièrement et la preuve en est : il y a eu ce projet de charte éthique qui se trouve ici présenté et tout cela est le résultat du travail d’une écoute. Ce sont des passerelles entre un quartier et la ville, entre un lieu qui permettra des tricotages comme le disait si bien Ricardo Basualdo. Il reste bien sûr à finaliser cela et je me réjouis que le premier bâtiment qui va sortir de terre soit celui des Polarités car il leur permettra de s’exprimer davantage. En conclusion, j’espère que le comité de pilotage sera suivi d’un comité qui tiendra toute sa place afin que cet équipement soit le fruit de toute la réflexion collective de ce conseil. Je demanderais que l’on soit attentif à la gouvernance de ce lieu et j’insisterai sur ce lieu de convivialité car nous savons tous, que dans les milieux des impressionnistes, que ce soit à Barbizon, à Pont Aven ou au Pouldu, l’auberge était un lieu essentiel et là aussi, ce doit être réussi ! Il faudra être attentif à ce que ce lieu soit un lieu de liberté au sens pluriel ! »

M. Guénégan : « Essayez de faire simple au niveau phraséologie car c’est un vocabulaire très hermétique et sans doute réservé à une élite intellectuelle ! Vous parlez d’investissement et j’ai bien compris que cela correspond à une année d’investissement de création. 14 millions, ce n’est pas énorme et je pense que c’est jouable mais par contre, personne ne parle du fonctionnement ! J’aimerais avoir une explication et savoir si le coût de fonctionnement est 15, 25 ou 30% de la somme en question. Ce doit être dans ces eaux là et je pense que cela n’ira pas à la hauteur de la médiathèque car il n’y aura pas un personnel aussi important mais il faut une gestion, une harmonisation, un entretien …etc, donc quid du coût du fonctionnement. Autre question, les gens stationneront où pour fréquenter ce lieu qui va attirer beaucoup de gens ? Cela m’étonnerait qu’ils viennent à pied ou en vélo ! Une petite réflexion madame Le Cam : que le parent d’élève ait fait une jonction entre l’école du centre ville et ce dossier, ce n’est pas surprenant car si par hasard, il a eu connaissance de ce dossier, il y est dit page 86 « l’école supérieure des beaux arts, l’école supérieure d’art seront implantées au sein de locaux vacants en centre ville » donc quand on lit cette phrase, on peut se dire que vous cherchiez un lieu et avez pensé au hasard à l’école Jules Ferry ! Quant au reste du projet, je suis comme Pierre et comme au poker, je veux voir car je crois que l’idée est intéressante et qui peut correspondre à un public sur Quimper. Le tout sera de savoir comment faire vivre un tel lieu, sans qu’il devienne complètement obsolète en un rien de temps. Il y a eu aussi des expériences très malheureuses dans certaines villes de France, il n’y a pas eu que des plus mais aussi des choses qui ont laissé beaucoup d’amertume à certaines municipalités. Mais jouons au poker, je veux voir car je crois que l’idée de base est intéressante ! »

M. Rainero : « Je voudrais énoncer quatre idées à propos de ce projet en commençant par saluer le travail effectué par le groupe de pilotage qui a procédé aux études préalables. Parvenir en un temps aussi réduit, en mettant ensemble des gens aussi différents pour obtenir un projet cohérent qui satisfasse tout le monde, est à saluer car nous savons tous qu’il y a certains domaines de la vie sociale et culturelle où ce n’est pas toujours aisé ! Je dis « chapeau » à Gilbert d’être parvenu à tel résultat. Je crois qu’au niveau général, on nous propose un outil qui répond véritablement à besoin d’expression culturelle dans la ville. Nous avions besoin dans la ville d’un équipement qui puisse répondre à cette demande. Nous le sentions tous car il était exprimé par les associations culturelles et un certain nombre de personnes depuis longtemps ! La réponse globale est apportée ! Je trouve que ce projet s’inscrit parfaitement en cohérence avec ce qui existe déjà au centre ville, et ce qui existe déjà dans les quartiers. Cela ne vient pas en opposition aux équipements dont nous disposons déjà à Quimper, mais vient plutôt les accompagner. Je trouve que c’est une seconde raison de soutenir ce projet ! Nous faisons état du coût élevé mais quelqu’un de l’opposition vient de remarquer que ce n’est pas si élevé que cela ! Il faut relativiser ! Cependant, je pense que nous sommes dans une situation de crise loin d’être terminée en France et la culture ne doit pas être considérée comme quelque chose d’accessoire, comme un supplément d’âme, comme un à-côté qui, dans les moments difficiles, doit rester à la porte. Au contraire ! J’ai tendance à penser, par pratique personnelle et vie personnelle, que dans les moments difficiles, il faut faire plus d’efforts en matière d’équipements, en matière d’offres culturelles car nous devons être en mesure d’offrir à des gens qui en ont besoin ce qu’ils recherchent. Quatrième et dernière idée : je pense que c’est un équipement qui va marquer le mandat. Parmi tout ce qui se fait ou se prépare, et qui va sortir encore, nous avons là quelque chose dont cette équipe municipale pourra être fière ! »

Mme Le Bal : « Ce doit être difficile pour l’adjoint à la culture de voir le dossier phare arriver après trois heures de débat et il aurait peut être utile de le mettre en premier dans ce conseil municipal si c’est l’investissement culturel le plus important ! Cela aurait pu lever des ambiguïtés dont vient de parler André sur la rivalité entre la culture et l’éducation ! Nous avons déjà fait part de nos positions dans la presse mais je vais ajouter un certain nombre de choses. La première est que je redis qu’en tant que conseillers municipaux, nous n’avons pas été associés au comité de pilotage. Il y a eu une concertation effectuée avec les associations culturelles et un cabinet qui a donné le protocole éthique. La réflexion est toujours en cours et va continuer durant l’année 2010. Je regrette que si c’était un équipement à vocation expérimentale et ouverte que nous ne soyons pas associés ! C’est un bug démocratique ! La délibération commence en disant que c’est suite aux états généraux que ce projet s’offre, il faut rappeler quand même que les besoins des associations, que ce soient les Polarités, de Très Tôt théâtre ou la labellisation d’une scène jeune public, tout cela n’est pas nouveau. Nous n’avons pas les rapports des états généraux de la culture et pourtant nous l’avons demandé à plusieurs reprises. Merci de nous envoyer la synthèse qui doit être intéressante à lire. La délibération dit également que l’on compare un certain nombre d’équipements culturels et je voudrais rappeler que si à Nantes, il y a un lieu unique, nous ne sommes pas du même niveau ou alors le budget de fonctionnement va suivre puisqu’à Nantes, c’est une scène nationale qui fait 4,8 millions d’euros annuels, qui embauche 43 personnes et qui fait 45 000 m² ; ce n’est donc pas comparable ! La vie culturelle est riche à Quimper pour deux raisons : la première, c’est qu’il y a une vie associative foisonnante, libre, enracinée, extrêmement créative, qui joue d’un esprit de solidarité qui fait que cette vie culturelle est forte. La seconde est que nous avons un réseau d’équipements publics de qualité qui sont soutenus par des équipes professionnelles et les équipes municipales, ce qui demande beaucoup d’investissements financiers, que ce soit en fonctionnement ou en équipement des matériels. A voir cette délibération, je me demande si nous ne sommes pas en train de changer de politique car il y a des questions qui se posent sur le contenu. On nous dit : c’est un nouveau pôle dédié aux artistes qui est la définition d’un projet culturel. La gouvernance pose problème ; on met des acteurs qui sont déjà sur le site, d’autres qui sont à l’extérieur. Qui va gérer cet équipement ? Le mode de gestion est important car il détermine le contenu et la saveur du projet culturel. Est-ce une association d’associations ? Il parait qu’a été évoqué le syndic d’immeubles avec une présidence tournante. Régie municipale ? Cela pose le problème de la scène nationale. Quimper bénéficie d’un label du ministère de la culture, scène nationale. Ce théâtre lui permet de faire des répétitions, des formations de créations qui vont ensuite dans diverses villes, partout en France ! Cela veut-il dire que la scène nationale va perdre la gestion du théâtre Max Jacob en 2010 ? Autre question corollaire : si la scène nationale ne gère plus Max Jacob, cela veut il dire que les personnels et les subventions versées par la ville de Quimper pour ce faire, vont rester à la scène nationale ou être retirés pour aller vers une nouvelle gouvernance. Nous allons donc vers une nouvelle gouvernance, qui pourrait être un EPCC, un établissement public de coopération culturelle, il y a beaucoup de villes de même obédience qui sont allées vers cela. Je crois que ce n’est pas une bonne solution que d’aller vers une régie municipale ou un EPCC qui mettrait à mal la liberté de la créativité associative ! Autre point : le cadre financier pose problème ; 14 millions d’euros annoncés et je vais prendre comme comparaison, la médiathèque. 14 millions d’euros, c’est la médiathèques des ursulines ; c’est 6 ans de travail, une tête du réseau de lecture publique, un projet conçu dans son contenu sur un large territoire, dans un monument historique. J’ai des doutes sur le cadre financier que vous proposez et je ne pourrai pas le voter tel quel ! Il est dit que nous allons demander des subventions demain ; est-ce 2010 ? 2011 ? Je vois les faits : le conseil régional a voté le 23 octobre dernier la clause de revoyure du contrat de pays dans lequel il y a une fiche sur le pôle musical qui dit 3 millions d’euros et qu’il faut encore trouver la pertinence du rayonnement territorial avant que la Région ne finance. Nous avons bien vu le calendrier, cela se fait sur deux mandats, et le souci principal est qu’il y avait beaucoup de ruches pour garder la métaphore d’apiculture. Il y avait beaucoup d’associations quimpéroises qui sont des résidents. Le bagad de Kemper et Ti Ar Vro sont déjà à l’intérieur du site. Ces ruches vont elles être rassemblées dans une même ruche ? Qui va garder tout cela, est-ce la mairie de Quimper en direct ou est-ce que ces associations pourront toujours s’exprimer librement dans leur programmation ? Ou les associations vont-elles prendre la gouvernance chacune leur tour et réclamer la salle à leur tour chaque année ? J’ai trouvé dommage que l’on ne fasse pas le lien avec la deuxième salle de spectacle à Quimper en nombre de jauges qui est la MPT de Penhars puisqu’elle ne figure même pas dans la délibération donc j’espère que l’idée de mutualisation et de travail sur les salles publiques sera fait courant 2010. Beaucoup d’interrogations, vous n’avez pas voulu nous associer, c’est votre choix mais les questions vont peut être, être révélées en 2010 par les uns ou par les autres et en attendant, ce sera une abstention ! »

M. Cadiou : « Je soutiens bien sûr ce projet ambitieux, car c’est l’animation du centre ville, ouvert à tous les publics et à diverses formes de culture. Il est vrai qu’il y a le prix mais on peut penser qu’il y aura des aides, c’est ce dont on délibère aujourd’hui aussi, et la possibilité pour le maire de faire les demandes de subventions. Isabelle vient de le rappeler, c’est sur deux mandats, donc sur un certain laps de temps. La réhabilitation par exemple de Max Jacob, c’est la seconde tranche et j’apprécierais qu’il y ait sur cette question une sorte de consensus. On a une petite réparation historique par rapport au terrain Bouchabal. A la fin du 19ème siècle, c’était le terrain Bouchabal et à l’époque, il y a eu une polémique incroyable ! Max Jacob en a laissé un écrit et peut être que pour les mannes de Max Jacob, nous pourrions avoir un consensus sur cette belle aventure culturelle et cela prouverait aussi que par rapport au 19ème siècle, la culture a acquis droit de cité et que cela fait partie de notre identité. »

M. Poignant : « Je crois d’ailleurs que Christian a joué la pièce du terrain Bouchabal et en face de chez moi, la ville a appelé le petit rond point de Guichin et je pense que les gens ne comprennent pas pourquoi ce nom puisque c’est au croisement de la rue Max Jacob et dans cette pièce de théâtre, Quimper s’appelle Guichen. Il va falloir expliquer aux quimpérois pourquoi ce nom ! »

Mme Huruguen : « Une ville qui se développe et qui se projette a raison. Plus encore, lorsqu’un projet urbain s’appuie sur un projet culturel. C’est souvent voire toujours, un signe de richesse très important. Malgré tout le risque de me faire entendre dire que c’est cher, je pense profondément que ce projet est avant tout un état d’esprit ! Un état d’esprit car il va affirmer des différences et les rendre complémentaires, des lieux dans des équilibres qu’il reste à trouver. On parle aujourd’hui d’acteurs existants tels que les Polarités, Très Tôt Théâtre ou l’ensemblier des acteurs culturels qui se sont penchés sur la question. Rendre complémentaires ces différences va nécessiter que cet état d’esprit domine. Quand on parle d’un équipement qui va rayonner à Quimper, l’agglomération et la Cornouaille, tout reste à faire ! Ce qui tient de la mise en route concernant les dimensions des publics – en matière culturelle, on parle souvent d’élargissement des publics – mais qui demeure mystérieux car on ne sait pas toujours très bien de quel public il s’agit. Sont-ce des publics en attente, ou des besoins des publics ou des non publics ? De ce point de vue, en terme de rayonnement on sait que tout reste à construire et c’est plutôt assez intéressant et enthousiasmant. Dans les dynamiques artistiques il y a une définition dont on a du mal à se départir, c’est la différence entre la culture et la socioculture. Cela demeure une barrière, une frontière quelque peu nébuleuse mais qui va nécessiter un travail avec des structures autour du pôle. Les gens ne viennent pas spontanément dans les lieux, ce n’est pas vrai ! La médiathèque est un autre outil, une autre ambition mais là, il nous faudra être vigilants à garantir les moyens, les structures, notamment socioculturelles. Pour les jeunes, ce peut être effectivement un formidable pari d’imaginer qu’à ce lieu, il va se mener un projet audacieux pour faire bouger les lignes avec une mise en mouvement des acteurs qui a d’ailleurs commencé ! Un tel lieu va devoir se faire, se vivre, pour pouvoir en reparler dans quelques années et on voit que c’est un cheminement et au titre du respect de la liberté des acteurs concernés, il va falloir avoir des points de vigilance. Dans ce projet, les acteurs ont été amenés à le dire à plusieurs reprises, il y a une dimension qui est la rencontre avec les artistes car elle est nécessaire pour faire avancer un tel projet. J’ai bien entendu ce qui a été dit sur les équipements de type la Belle de Mai ou de Nantes mais ce qui fait l’originalité de ce projet, n’est pas de vouloir se comparer à d’autres mais bien d’être mené en lien avec un paquet d’acteurs avec comme point important la gouvernance à mettre en place. Ce projet n’est pas un équipement de plus dans la ville et en tant qu’élue à la culture pendant plusieurs années, je me suis beaucoup interrogée sur les murs et ce que construisaient les murs. Les murs ne doivent pas en être ! Or, nous délibérons ce soir sur ce que des murs peuvent permettre à un projet d’exister ! Ce site devra être habité par les esprits les plus éclairés possible. Ce qui militera sans doute pour un projet éclairant, innovant, est le fait d’y entretenir un débat autour de ce que l’on pourra y construire, c'est-à-dire du singulier et du sensible. Nous sommes dans une première étape posée ici et nous souhaitons tous, je l’imagine, venir en reparler régulièrement. Nous aurons besoin d’entendre s’exprimer les différents acteurs et aussi de voir si l’adéquation de notre désir et la rencontre avec la population et les acteurs concernés s’est bien déroulée. »

M. Poignant : « Je propose de laisser Gilbert prendre la parole car je suppose qu’il n’aura même pas réponse à tout Isabelle a posé plusieurs questions mais il faut savoir que ce projet va encore mûrir et le travail va se poursuivre ! Je vous invite à l’imaginer dans la ville car j’aime bien penser la ville sur une dizaine d’années, quelque que soit ceux qui la gèrent puisque le multiplexe, la Providence, le complexe Max Jacob, la Gare sont autant de projets qui se mesurent à long terme. Il faut s’imaginer la ville et ce projet dans la ville. Il a une double reconnaissance dans la Cornouaille ne serait ce que par les contrats signés avec le conseil régional et en cours d’adoption avec le conseil général. Il est vrai qu’il a de l’originalité, chose que Pierre Donnars appelle le fourre-tout ! Ce n’est pas tout à fait cela, même s’il est vrai que des gens quoi n’ont pas forcément vocation à être ensemble, seront là. Je pense que nous avons intérêt à faire confiance. Sur le théâtre lui-même, quoi qu’il arrive, projet ou pas, la ville aurait du faire un jour ou l’autre, de gros travaux sur ce bâtiment. Pas sur la façade ni sur la toiture mais sur l’arrière. Intégrez aussi cela dans votre réaction ! Quant au coût, il est étalé sur 6 ou 7 budgets donc c’est une digestion relativement possible et nous avons osé déborder sur la durée de notre mandat, ce qui laisse une certaine liberté à ceux qui seront là, les mêmes ou d’autres. Il y a largement le temps de faire mûrir ce projet correctement. »

M. Gramoullé : « La scène nationale ne perdra pas son label, ceci afin de rassurer Isabelle. D’autre part, le compte rendu des états généraux de la culture seront transmis car il est vrai que c’est logique ; il y a d’ailleurs un document intéressant et nous avions également fait une conférence de presse. Nous mettons en réseau plusieurs salles sur Quimper, la salle de Penhars, la future salle du pôle Max Jacob fera partie de ce réseau. Pierre, au cœur de la concertation, les acteurs ont validé le scénario et parmi les acteurs présents qui ont porté le projet et qui, l’ont même transformé, il y a les Polarités et je pensais que tu allais rendre hommage à la concertation et vu tes soucis budgétaires, que tu allais de plus dire : quelle économie d’échelle extraordinaire ! Troisième raison d’être déconcertant : tu nous dis qu’il y a partout des salles de musiques actuelles en Bretagne ; c’est vrai, Quimper est la seule à ne pas en avoir ! Toutes les villes de taille moyenne en ont, mais les salles de musiques actuelles c’est un coût d’au moins 15 millions d’euros et c’est souvent situé à la périphérie des villes. Celles qui en possèdent remettent souvent en cause le fonctionnement car c’est un fonctionnement de type « ghetto ». Toutes les interrogations sont donc légitimes et sont au cœur du processus mais paradoxalement il y a un silence qui m’étonne. Ludovic, tu m’avais fait part dès la fin du mois d’août de ton enthousiasme pour ce projet et en commission, tu as fait de même et la semaine dernière au conseil communautaire, tu as bien dit que j’allais présenter un projet formidable au conseil municipal. J’attendais de toi monts et merveilles et silence ! Je suis déçu mais je comprends aussi que politiquement pour toi, ce n’était pas simple. Sur les problèmes de fond posés, il est logique que l’on s’interroge sur la gouvernance car c’est le fil conducteur. Il eût été dommage de traiter le problème de la gouvernance avant de construire le projet, avant de commencer à le vivre, car il commencera à être expérimenté dès 2010 ! Il est vrai qu’il y a ce protocole d’accord éthique. C’est un moyen autour d’objectifs, de valeurs et de principes de fonctionner différemment. C’est unique en France, donc c’est nouveau ! Je n’ai pas peur d’être à la pointe de ce qui est novateur en matière de culture. La direction culturelle et les acteurs vont continuer à travailler dessus et il n’y aura pas trop de l’année 2010 pour continuer la réflexion et trouver une solution. Le mode de gestion n’est pas encore arrêté et il y a plusieurs hypothèses et vous pouvez faire confiance à tous les acteurs de Quimper pour que ce ne soit pas une future usine à gaz. Cela n’empêchera pas les associations de remplir leur office mais ce sera différent. Comme le projet Max Jacob au départ, nous trouverons là aussi une réponse innovante. Je sais que André Guénégan, par exemple, qui se fait toujours le chantre de l’innovation en matière économique sera aussi séduit par la dimension innovante de la gouvernance. Nous sommes fidèles à la démarche Agenda 21. Le sens est que le pôle Max Jacob n’appartienne à personne mais existera pour tout le monde. Le mode de gestion est le contenant, et le contenu est le projet et le sens qui en émergent, le mode de gestion en découle. Sur le budget de fonctionnement, je dirais que par rapport au pôle, il y aura un budget artistique qui sera progressif avec au préalable, une préfiguration. Le recrutement se fera sur les fonctions clefs, à savoir, l’équipe technique du pôle, la fonction de coordination et l’accueil. Cela voudra dire le recrutement d’un directeur technique en 2011 pour le théâtre, un coordonnateur de l’ensemble du site en 2012, un chargé d’accueil, un régisseur, un factotum, un ou une secrétaire/comptable donc 6 emplois. Nous ne sommes pas dans la démesure, loin de là ! Par rapport à des fonctions institutionnelles classiques, nous sommes très en deçà. Nous sommes vraiment sur une véritable économie d’échelle. Il y aura aussi la maintenance du pôle avec l’électricité, le chauffage…etc.2010 débute la préfiguration et peu à peu le budget montera en puissance et qui n’aura rien à voir avec des structures telles que l’on a pu citer précédemment. Pour conclure, puisque Ludovic m’a dit avant le conseil qu’il me donnait son temps de parole pour la partie culturelle (rires), premièrement, nous constatons que la démocratisation de la culture en France fait du sur place depuis 40 ans. D’autres approches innovantes, des stratégies différentes sont indispensables pour inventer une véritable démocratie culturelle. Quelque part, sur Quimper, des évènementiels comme Braise en début d’année qui avait bien secoué la nuit quimpéroise, ou l’Odyssée des mots, le festival tata dans la rue aujourd’hui animent la vie quimpéroise et le pôle Max Jacob sera dans cette lignée là. Je comprends que soudain le désir et l’interrogation naissent chez vous tous. L’expérimentation et les croisements artistiques, espace de convivialité, Agenda 21, espace de concertation, nouveau type de gouvernance…sont autant de nouveautés et le pôle Max Jacob répondra à de nouvelles attentes chez les acteurs culturels, chez les artistes, chez les habitants. Il y a de profonds désirs nouveaux dans la jeunesse,, dans les quartiers et le pôle est une réponse novatrice et unique en France par sa démarche de co-construction avec les acteurs. C’est une réponse originale pour mettre la ville dans la culture et la culture dans la ville ! La révolution numérique, la métropolisation, la mondialisation ont des conséquences sur tous les territoires et sur toutes les pratiques sociales. C’est un début de réponse globale à tous ces défis par son ambition culturelle, par son ambition artistique et par son envie d’associer à la démarche engagée, tous ceux qui le désirent. Oui, c’est un beau projet ! Ce n’est pas le projet d’un élu ou d’un groupe d’élus, ni celui d’un acteur ou d’un groupe d’acteurs mais un projet global de développement et la culture est au cœur des enjeux de développement. Le pôle Max Jacob sera le projet de tous les habitants de la Cornouaille, c’est Quimper à la pointe de l’innovation en matière culturelle, c’est Quimper qui s’invente et se construit un avenir. Le pôle Max Jacob sera le miroir de cet avenir que nous voulons bâtir ensemble autrement ! »
M. Jolivet : « Gilbert, je te soutiens, c’est un bon projet. Nous en avons parlé, je suis très attaché à ce terrain, la mixité des cultures m’intéresse beaucoup et je te suis sur ce projet ! »

Controle de légalité
12/23/2009


Etape suivante
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