Conseil municipal de Quimper - Séance du 1 mars 1996
Rapporteur:
Daniel LE BIGOT
Direction du développement urbain
Aménagement des places Laënnec et Saint Corentin - Concours d’architecture
Délibération n°1 DDU 96.2



Par délibération en date du 22 septembre 1995, le conseil municipal a décidé, dans le cadre du contrat ville moyenne, de mettre en oeuvre un projet d'aménagement des abords de la cathédrale, périmètre comprenant la rue du Roi Gradlon, la place Laënnec, la place Saint-Corentin, la rue Elie Fréron jusqu'à la rue du Sallé, la rue Verdelet, la place Toul-Al-Laër, la rue de la Mairie, la rue du Frout jusqu'à la rue Toul-Al-Laër et la rue Toul-Al-Laër.
Conformément à l'article L.300.2 du code de l'urbanisme, le conseil municipal a décidé, par délibération en date du 24 novembre 1995, de lancer la procédure de concertation portant sur ce projet d'aménagement. Cette phase de consultation et d'information se poursuivra pendant toute la durée de l'élaboration du projet.
Ce projet a pour objectif d'accroître l'attrait du centre de Quimper, en assurant une mise en valeur diurne et nocturne du patrimoine architectural environnant et en privilégiant la pratique de cet espace par les piétons.Afin de garantir aux piétons des conditions de sécurité, d’offrir un lieu agréable et convivial et de favoriser le déroulement de diverses animations (marchés - manifestations musicales - forum), le plateau piétonnier sera étendu. L’ensemble du site sera donc dégagé de toute circulation automobile de transit et le stationnement actuel sera supprimé sur la place Laënnec.Toutefois, le projet devra concilier cet impératif et le maintien d’un accès aux riverains, aux véhicules de livraison, aux services de sécurité et aux services des transports urbains.
***
Après en avoir délibéré à la majorité, MM. De Langlais, Tessier, Gérard, Rannou, Jacques-Sébastien, Guénégan, Mmes Le Breton, Ramonet, MM. Le Bihan, Lecomte, Mme Le Bal ayant voté contre le conseil municipal, en application des dispositions des articles 314 bis et ter nouveaux du code des marchés publics :
1 - autorise monsieur le maire à lancer un concours d'architecture et d'ingénierie sur esquisse pour l'aménagement et l’embellissement des places Laënnec et Saint Corentin,
2 - désigne, en application de la réglementation, les membres du jury du concours ainsi qu'il suit :
- M. le maire
- MM. Le Bigot, Paugam, Boë, adjoints au maire
- M. Cavalin, conseiller municipal
- Mme Le Bal, conseillère municipale
- M. le secrétaire général de la mairie
- M. le président de la chambre de commerce et d'industrie (ou son représentant)
- M. l'architecte conseil du département
- M. l'architecte représentant l'ordre des architectes
- M. l'architecte consultant de la direction départementale de l'équipement
- M. l'architecte de la ville de Quimper
A titre consultatif :
- M. le receveur municipal
- M. le représentant de la direction de la concurrence et de la consommation
- M. le directeur de la voirie et de l'environnement
- M. le directeur des bâtiments
3 - autorise monsieur le maire à désigner, après appel à candidatures et avis du jury, les cinq équipes admises à concourir,
4 - fixe le montant des indemnités de concours pour les quatre équipes qui ne seront pas retenues par le conseil municipal, conformément à la réglementation en vigueur,
5 - fixe le coût des travaux à 10 millions de francs T.T.C., non compris les honoraires et indemnités des candidats,
6 - autorise le Maire à indemniser les membres du jury.





Compte rendu:
Par délibération en date du 22 septembre 1995, le conseil municipal a décidé, dans le cadre du contrat ville moyenne, de mettre en oeuvre un projet d'aménagement des abords de la cathédrale, périmètre comprenant la rue du Roi Gradlon, la place Laënnec, la place Saint-Corentin, la rue Elie Fréron jusqu'à la rue du Sallé, la rue Verdelet, la place Toul-Al-Laër, la rue de la Mairie, la rue du Frout jusqu'à la rue Toul-Al-Laër et la rue Toul-Al-Laër.
Conformément à l'article L.300.2 du code de l'urbanisme, le conseil municipal a décidé, par délibération en date du 24 novembre 1995, de lancer la procédure de concertation portant sur ce projet d'aménagement. Cette phase de consultation et d'information se poursuivra pendant toute la durée de l'élaboration du projet.
Ce projet a pour objectif d'accroître l'attrait du centre de Quimper, en assurant une mise en valeur diurne et nocturne du patrimoine architectural environnant et en privilégiant la pratique de cet espace par les piétons.Afin de garantir aux piétons des conditions de sécurité, d’offrir un lieu agréable et convivial et de favoriser le déroulement de diverses animations (marchés - manifestations musicales - forum), le plateau piétonnier sera étendu. L’ensemble du site sera donc dégagé de toute circulation automobile de transit et le stationnement actuel sera supprimé sur la place Laënnec.Toutefois, le projet devra concilier cet impératif et le maintien d’un accès aux riverains, aux véhicules de livraison, aux services de sécurité et aux services des transports urbains.
M. LE BIGOT

“ Lors des conseils municipaux des 24 novembre et 22 septembre 1995 la municipalité avait confirmé l’engagement électoral de reprendre l’aménagement des places Laënnec et Saint Corentin, en vue d’assurer un attrait plus important. L’objectif qui avait été affecté à ce travail était la mise en valeur nocturne et diurne du patrimoine du centre ville, et aussi d’assurer une continuité et une sécurité des déplacements des piétons sur l’ensemble de l’esplanade.
Suite à la période de consultation qui a démarré au mois de novembre, des orientations ont été dégagées par la majorité municipale.
Les orientations qui vous sont proposées aujourd’hui consistent à supprimer les places de parking sur l’ensemble Laënnec et de supprimer le transit circulation sur l’ensemble de l’espace tout en maintenant l’accès au bus ou l’accès par les bus, et en maintenant également

l’accès des riverains sur l’esplanade concernée.
Lors d’une réunion avec l’association “ les vitrines de Quimper ” il est apparu souhaitable de maintenir une possibilité d’accès rapide, pour les personnes qui viendraient soit enlever des commandes, soit avoir une course rapide à faire.
Dans les objectifs que nous avons fixés pour cet aménagement nous maintenons cette possibilité “ arrêt rapide sur le site ”.
L’ensemble de l’aménagement comprend la Place St Corentin, la Place Laënnec, le début de la rue Elie Fréron jusqu’au débouché de la rue Verdelet, le début de la rue du Frout jusqu’au débouché de la rue Toul al Laër mais il ne comprend ni la place Toul al Laër ni la rue Toul al Laër.
Autre objectif présenté par l’association “ les vitrines ” c’est de faire en sorte que cette place attire du public non seulement pour son aspect esthétique mais aussi pour son animation. C’est ainsi qu’on conservera pour l’espace une partie pour l’animation d’un marché, pour l’animation musicale ou autre. Cette animation sera à voir bien évidemment avec les acteurs que sont les commerçants mais également les acteurs culturels qui organisent des manifestations sur Quimper et aussi bien évidemment avec la municipalité et les adjoints concernés par ce type de problèmes.
La délibération de ce soir vise à confirmer ces différents objectifs, à engager les procédures réglementaires pour la mise en place d’un concours d’architecture, permettant ainsi à 5 architectes qui seront retenus de nous présenter un projet global rassemblant ces différents objectifs lors du mois de juin prochain.
Le conseil municipal du 12 juillet délibérera ensuite et choisira l’un des projets qui sera présenté par le jury de ce concours là. ”
Mme RAMONET
“ Je voudrais savoir comment on peut concevoir une politique de la ville sans une politique du commerce. Le dossier d’urbanisme commercial traitant entre autres de la piétonisation de la place Saint Corentin met au grand jour les interrogations, les inquiétudes et les souhaits exprimés par les commerçants, à savoir que le centre ville a besoin d’une organisation globale et cohérente.
Le commerce du centre ville reste tributaire entre autres des orientations prévues en matière de stationnement, et vous supprimez aujourd’hui dans le coeur de la ville plus de 100 places de parking, c’est ainsi que l’on peut revitaliser ou détruire le commerce et faire du centre ville un désert commercial. Que vont devenir après 1 an de travaux devant leur porte les 53 entreprises autour de la place, elles emploient 177 personnes et versent 1 million de francs de taxe professionnelle, ne méritent-elles pas d’être écoutées ?
Nous sommes pour un embellissement de cette place mais nous refusons la solution extrémiste que vous adoptez. Nous souhaitons que tout soit mis en oeuvre pour faciliter le quotidien des riverains, comme celui de la clientèle venue de l’agglomération ou de la région, environ 60 % de la clientèle des commerçants de la place vient de l’extérieur.
Les deux chantiers de la ville : la salle de spectacles et la place Saint Corentin fermeront définitivement la ville, c’est inacceptable et nous vous demandons de réétudier ces dossiers.
Je voudrais poser une autre question : est-ce pour favoriser le commerce du centre ville que vous autorisez également l’ouverture d’un Leader Price à Gourvily ? ”
M. LE BIGOT
“ En ce qui concerne la suppression des places de parking il est bien marqué dans la délibération : “ suppression des places de parking sur la place Laënnec qui comprend aujourd’hui 65 places ”. Je l’ai annoncé dans la délibération.
La possibilité de maintenir des places d’arrêt de courte durée permettant une rotation rapide pour que les gens puissent y accéder est donc envisagée, elle fait partie des propositions du concours, ce qui veut dire que les architectes qui vont plancher sur le projet vont devoir prendre cela en compte et c’est à eux donc de trouver les endroits les plus appropriés pour ces places de stationnement.
Je suis tout à fait d’accord que dans un aménagement comme celui-là il faut une réflexion globale sur le centre ville ; je partage tout à fait ce principe là en particulier en ce qui concerne le stationnement, je pense que le problème du stationnement au centre ville est avant tout un problème de surface, il y a aujourd’hui dans cet espace des voitures qui stationnent à partir de 9 heures le matin jusqu’à 17 heures ou 19 heures 30 le soir.
Je pense qu’une gestion cohérente et intelligente de notre centre ville doit permettre de trouver des solutions pour que les gens puissent maintenir leurs véhicules dans la partie extérieure de la ville, et ensuite accéder au centre en toute sécurité ; c’est donc à tous de trouver en concertation avec les commerçants et avec différents organismes des solutions de navettes.
Par conséquent, je crois qu’il faut privilégier les places de parking qui sont en proche périphérie pour des gens qui viennent faire des courses l’espace de 2 heures et conjointement à cette proposition revoir également l’utilisation des places dans la première partie des allées de Locmaria ainsi que la place de la Tourbie, de manière à ce qu’il puisse y avoir sur cet espace là une rotation de véhicules permettant l’accès en centre ville.
Il faut maintenir un accès au centre ville en prévoyant des places à rotation rapide mais il faut aussi maintenir l’accès des gens qui y habitent. ”
M. LE MAIRE
“ Madame Ramonet vous m’avez dit qu’on autorisait un Leader Price à Gourvily, pouvez-vous être plus précise ? ”
Mme RAMONET
“ Je crois que sur l’emplacement de “ cuisines spaciales ” un Leader Price doit s’ouvrir ”
M. LE MAIRE
“ Daniel Le Bigot vous répondra. ”
M. LOUBOUTIN
“ Je voulais dire qu’en fait j’adhère complètement à ce dossier, à la fois sur le fond et la forme.
Il est bien sûr très important de rendre plus convivial le centre ville et de le rendre aux hommes en fait est très important, mais il faut quand même le dire et je crois qu’on le reconnaît les quimpérois, les cornouaillais et beaucoup d’autres qui viennent à Quimper arrivent en voiture et la ville est traversée de part en part, dans tous les sens, que ce soit d’est en ouest comme également du nord au sud. L’axe de circulation est-ouest fonctionne bien par contre dans l’axe nord-sud la circulation emprunte un certain nombre de rues et le plan de circulation en centre ville va à mon sens prendre en compte les changements qui vont intervenir. Il y a sans doute de nombreuses mesures qui seront prises en compte suite aux interrogations d’un certain nombre de quimpérois, j’aimerais donc qu’on me donne des précisions à ce sujet. ”
Mme LE BAL
“ Je voudrais intervenir sur plusieurs points qui viennent déjà d’être énoncés notamment par Marcelle Ramonet, c’est à dire les conséquences économiques à la fois du chantier et des nouvelles zones de circulation.
Tout d’abord y -a-t-il eu vraiment une étude de faite auprès des intéressés au niveau économique par rapport à ce projet ? C’est vrai qu’il est difficile pour l’instant avec cette délibération qui en fait lance le démarrage de l’opération de dire comment sera ce projet d’aménagement du centre ville. Au niveau des méthodes, si on prend l’exemple Groupe mission Laënnec qui a été mis en place, je dirai qu’il a eu surtout un caractère médiatique plus que populaire quand on voit le nombre de réponses au groupe mission, je crois qu’il y avait une centaine, alors on ne peut pas dire que ce soit vraiment un échantillon représentatif au niveau de l’analyse du rapport qui a été fait.
C’est vrai que les objectifs et les méthodes de travail au début étaient un peu confuses, c’était la première fois, je vous l’accorde, que cette expérience était tentée à Quimper mais je pense aussi que certains quimpérois n’ont pas voulu se laisser prendre au piège d’une concertation qui aurait pu être prise comme une parade au moment même où vous prépariez le dossier de la salle de spectacles. La délibération du mois de Janvier 1996 peut donc être un peu prise en compte comme un leurre pour détourner notre attention sur la salle de la Tour d’Auvergne.
Il est vrai qu’on a abordé les problèmes de stationnement, il était dit dans le rapport si j’ai bien compté que sur la centaine de personnes interrogées il n’y avait que 6 à avoir exprimé un choix et demandé la suppression des parkings place Laënnec. Il y avait par contre 4 personnes a demandé des places de stationnement sur le site ou à l’extérieur, ceci n’est pas repris dans la délibération.
En général sur la mission Laënnec on sent quand même dans la population quimpéroise qu’il y a un déficit d’écoute, notamment de la part de certaines catégories de professionnels et qui demandent en dehors du groupe mission d’être entendus par votre majorité.
Sur le plan budgétaire vous avez inscrit en investissement 2,7 millions de francs or dans la délibération vous précisez que ce sera un projet qui se chiffrera aux alentours de 10 millions de francs. On voudrait donc savoir quel sera vraiment l’échéancier du projet et sur combien d’années vous allez le financer ?
Dans la presse vous avez annoncé que les travaux seraient terminés pour l’automne 1997, or une partie seulement est budgétisée cette année, on aimerait donc savoir si ces 10 millions de francs suffiront ou pas pour un projet qui sera important pour Quimper et qui aura des conséquences ? Quand on compare avec le projet de la salle on peut en effet se poser des questions, par contre si c’est un petit projet 10 millions de francs c’est trop, est-ce donc simplement pour supprimer le parking ?
Je rappellerais la notion qui a déjà été soulevée dans les orientations budgétaires lorsqu’on a été amené à se prononcer sur le projet de la place Laënnec, c’est la nécessité qu’il y a pour Quimper d’un schéma d’urbanisme global. On voudrait vraiment que soient pris en compte de manière générale les grands chantiers qui vont être mis en route dans la ville. ”
M. BOE
“ Au niveau de la mission Laënnec-Saint Corentin pour la première fois on a demandé une expression de l’ensemble des quimpérois, parce que l’embellissement de la place Laënnec-Saint Corentin intéresse l’ensemble des quimpérois.
On leur a demandé de s’exprimer sur ce qu’ils voulaient en terme d’aménagement et d’embellissement de ce secteur, de ce coeur de Quimper. C’est vrai qu’il n’est pas évident de se positionner sur tel ou tel aménagement, d’avoir une réflexion globale sur ce qu’on souhaite, et c’est peut être pour cela qu’il y a eu moins de réponses qu’on attendait. En tous cas, personnellement, je ne considère pas cette consultation comme un leurre au niveau de la population, puisque tous les moyens médiatiques que ce soit Quimper Magazine, les journaux locaux, ont parlé de cette consultation. Je suis un peu étonné, à travers un certain nombre d’articles de presse, de voir que certains commerçants qui se situaient autour de cette place n’aient apparemment pas eu connaissance de cette consultation qui a duré assez longtemps, il y a quand même eu 3 consultations au niveau des halles où tout le monde pouvait s’exprimer.
En ce qui concerne le rapport de la mission je ne suis pas d’accord avec l’interprétation d’Isabelle Le Bal sur le problème du stationnement puisque sur plus de 100 réponses, seulement 8 personnes sur les 100 ont demandé à conserver dans l’état actuel le parking de la Place Laënnec, il faut donc faire attention lorsqu’on regarde ces chiffres.
Par contre, effectivement je crois qu’il y a une réelle réflexion à avoir sur le problème de stationnement, à travers ce qu’on appelle, non pas des parkings de dissuasion mais des parkings de persuasion, qui pourraient être la Glacière, la Croix des gardiens, et ce qui a été dit à propos de navettes est aussi très juste.
Donc je crois qu’il y a un certain nombre de choses à voir mais attention au niveau du rapport, je crois que ce qui en est ressorti c’est une volonté très forte d’embellissement et les quimpérois veulent cet embellissement pour leur ville. ”
M. LE BIGOT
“ Pour répondre à madame Ramonet concernant Leader Price, il ne s’agit pas d’un permis de construire, il s’agit d’une autorisation pour le changement d’affectation d’une surface commerciale déjà en place. J’ai donc eu cette demande d’autorisation simplement pour une enseigne .
La ville ne peut pas intervenir directement dans le cadre d’un permis ou d’une autorisation sur l’activité qui se passe à l’intérieur d’une surface commerciale.
Concernant la remarque d’Isabelle Le Bal, je dirai que l’étude économique est une chose, l’opinion publique en est une autre. L’opinion publique s’est exprimée à travers un certain nombre de médias, cela va donc de la presse de sondage à la mission et au recueil de la mission.
Il ne faut pas non plus se tromper sur les chiffres : 28 personnes ont dit pas de voitures, 29 ont demandé quelques places, 7 souhaitaient un parking ailleurs et 22 demandaient des arbres et de la pelouse c’est à dire pas de voitures.
En fait il faut revenir sur ces chiffres là. Je pense que malgré tout ce serait une erreur de se fixer comme priorité ou comme objet le stationnement sur cette place. L’objectif de notre aménagement c’est de favoriser et d’accroître l’attrait du centre ville ; supprimer des places de parking n’est pas un objectif comme supprimer une circulation et ce n’est pas un objectif, ce n’est que la conséquence d’un objectif prioritaire qui est d’améliorer l’attrait.
Je comprends très bien également l’inquiétude ou les inquiétudes des commerçants qui ont leur activité sur cet espace, je les comprends et je suis tout à fait prêt à les écouter et à essayer de leur répondre. Ce qui est important c’est de résoudre le problème d’accès au centre ville, différentes solutions ont effectivement été envisagées, j’en ai cité quelques unes. Il y a aussi un point important c’est le transport collectif, les bus traverseront effectivement cet espace là de manière à ce que venir malin en centre ville c’est venir en bus, il n’y aurait pas de problèmes de stationnement, car ils seraient déposés directement au coeur même de l’aménagement, je crois que c’est un point important pour favoriser le transport collectif et en même temps l’accès de tous au centre ville.
A propos du déficit d’écoute dont fait part Isabelle le Bal, je rappellerai que j’ai reçu à plusieurs reprises différents associations, certaines ont fait part de leurs appréhensions, d’autres ont demandé vivement que le projet se réalise et se mette en place très rapidement. J’ai reçu également aujourd’hui les commerçants non sédentaires qui m’ont fait part de leur point de vue sur la question. Je continuerai à recevoir et à écouter tous ceux qui le souhaiteront et j’essayerai de trouver avec eux des solutions permettant de faire en sorte que ce projet soit dynamique qu’il soit un plus pour l’attrait de Quimper et qu’il ne soit pas vécu comme une fracture comme quelque chose qui divisera les quimpérois.
Ce centre ville, cet aménagement là doit venir la partie par laquelle les gens rentreront dans Quimper. Aujourd’hui je crois qu’il y a une rupture quand on sort de la ville, que ce soit le soir ou dans la journée on est pris dans un flot de voitures et la nuit on se retrouve dans un espace noir. Je pense qu’il est important de réussir pour qu’il y ait une continuité pour qu’en fait les gens puissent sortir de la rue Kéréon dans la journée parce qu’il y a de la place et la nuit parce qu’il y a un éclairage favorable, que les gens puissent aussi glisser vers la rue du Frout, vers la rue Elie Fréron, c’est très important.
Il y a un basculement aujourd’hui de l’activité de la ville vers l’ouest de Quimper, on le sent bien. Je crois qu’il est extrêmement important pour les gens qui ont une activité à l’est de rentrer dans des projets comme celui-là pour faire en sorte que ce soit un plus et non pas une contrainte ; il faut le faire vite sinon c’est vrai que tout ce qu’on a à l’est va péricliter progressivement. Je vous invite à regarder le fonctionnement de la rue des Réguaires, aujourd’hui on le voit il y a un problème là aussi, l’espace se désertifie et il y a une nécessité de le revitaliser.
Sur l’aspect financier je ferai une réponse toute simple, au budget c’est bien 10 millions de francs qui sont prévus pour cet aménagement ; cela fait partie d’un contrat fort avec la Région, pour lequel nous sommes subventionnés à 35 %. On a donc porté au budget 1996 le 1/3 du financement puisqu’il s’agit d’un contrat pluriannuel sur 3 ans.
A propos du calendrier le jury délibérera au mois de juin, les 5 projets qui seront retenus seront affichés de manière à ce que la population puisse en avoir connaissance et intervenir le cas échéant auprès des élus sur tel ou tel point. Le conseil municipal du 12 juillet 1996 décidera en fait du projet qui sera retenu et il y aura encore une phase d’information avant le choix des élus, c’est la démocratie.
Je crois qu’il ne faut pas confondre non plus démocratie et immobilisme, la démocratie consiste à faire en sorte que les projets soient les mieux approuvés par l’ensemble de la population. C’est vrai aussi que démocratiquement il y a un conseil municipal qui est élu, et c’est vrai aussi qu’à un moment donné le conseil municipal doit valider un certain nombre d’orientations il le fait en s’efforçant d’être le plus possible à l’écoute, mais il doit bien passer par cette phase là également. ”
M. LE BIHAN
“ Je vais revenir sur les chiffres, c’est vrai qu’on fait un peu ce qu’on veut des chiffres. D’une part vous dites 28 personnes sont contre les voitures sur la place Laënnec. Je vous rappelle qu’il y a à Quimper 63 646 habitants. Le chiffre que vous avez utilisé pour calculer les ratios de votre budget a permis d’améliorer ces ratios en votre faveur. Les 28 personnes contre le projet représentant 0,04 % de la population, je trouve quand même dommage que l’on tienne compte seulement de ce pourcentage de population.
D’autre part, le sondage du Télégramme du 8 novembre 1995 disait que 58 % des sondés trouvaient qu’il n’y avait pas assez de parkings en centre ville.
Enfin j’ai regardé les réponses faites par les élèves d’une école primaire de Quimper par rapport au projet. Ces enfants qui ont entre 10 et 11 ans seront les quimpérois de demain ; ils souhaitent sur la place Laënnec des passages piétons, et ce qui est gênant pour eux ce sont les parkings payants. ”
M. LE MAIRE
“ Je dirai à Christian Le Bihan qu’il s’agisse d’un sondage, qu’il s’agisse d’une consultation ou qu’il s’agisse d’échos des enfants moi je crois au suffrage universel.
Je crois qu’il faut qu’on garde à notre assemblée ce caractère de choix de l’intérêt général, il faut aussi avoir un peu de mémoire sur ce qu’ont été les première réactions dans les villes par rapport aux rues piétonnes par exemple à Grenoble, à Rouen, à Quimper et bien d’autres villes encore. Il y a eu des réactions très hostiles de la part des riverains qu’il s’agisse des riverains résidents ou des riverains exerçant une activité professionnelle, et ensuite on a remarqué qu’une fois que c’était fait, ils s’en réjouissaient. Parfois même lorsque par compromis, les rues avaient été mises en semi-piétonnes immédiatement ou très peu de temps après on a vu les mêmes demander à ce que ce soit complètement piétonnier.
Je voudrais que chacun s’interroge sur ce que serait le retour du stationnement en centre ville dans certaines rues telles que la rue Kéréon, la rue Astor, la rue des Boucheries, la rue
St François, la rue Amiral de la Grandière, la rue du Chapeau Rouge et la place au Beurre.
Je demande à tous les commerçants de réfléchir à cela, seraient-ils d’accord de faire ce retour en arrière ? Je ne le crois pas.
Alors je pense que ce qui va se faire là sera un très beau et un très grand projet. A vous qui êtes contre, je vous donne un petit conseil lorsqu’il sera fait il sera très beau, très attractif, vous le savez bien et cela va forcément changer un peu la ville. Ne vous mettez pas dans une situation ou en traversant cet espace vous direz avec regret : et dire que j’ai été contre !
Je vous demande de vous associer à ce qui sera un bon projet dans la ville, non pas pour demain matin ou dans un ou deux ans mais dans quelques années.
Compte tenu de l’évolution, de tout ce qui se passe dans toutes les villes de France et d’Europe y compris les villes moyennes comme Quimper, je pense que ce projet là sera porteur pour notre ville dans toutes ses dimensions, parce qu’il inclut ce qui est autour c’est à dire la cathédrale, les musées, l’activité commerciale... Je crois comme le disait Daniel Le Bigot que la question du stationnement est une question de gestion. Nous disposons d’un nombre de places dans la ville et c’est à nous de faire en sorte de les gérer au mieux, de cela j’en suis aussi persuadé. ”
M. UGUEN
“ Moi je pense aussi que c’est un très bon projet et je voudrais amener ceux qui y sont opposés à y adhérer.
On nous dit que 70 % des gens qui viennent dans les commerces quimpérois ne sont pas quimpérois, je voudrais attirer votre attention sur le danger qu’il y aurait à laisser se propager en Cornouaille l’idée qu’il n’y a pas de places de stationnement dans le centre ville.
La presse aujourd’hui faisait état de la situation actuelle en matière de gestion du stationnement quimpérois et il apparait que Quimper est mieux dotée que d’autres villes de même importance en Bretagne.
Je crois aussi que le problème du stationnement à Quimper est un problème de nombre de places. Je pense que le fait de taxer à partir de la 3ème heure comme cela est proposé sur le modèle de ce qui existe sur le parking Théodore le Hars est une bonne chose et on pourrait appliquer cette méthode là sur le début des allées de Locmaria, sur la place de la Tourbie et sur la place de la Tour d’Auvergne. Cela permettrait de libérer en fait 800 places de stationnement, pour du stationnement de courte durée, donc pour des gens qui viendraient faire leurs courses au centre ville.
Je pense, comme le disait Daniel Le Bigot que l’amélioration de l’éclairage dans les parkings du style du parking de la Glacière devrait améliorer aussi la sécurité.
En fait sur le projet on se fait une fixation sur la suppression de 65 places de stationnement, alors qu’au bout du compte cela va améliorer grandement la qualité du centre ville, et améliorer au bout du compte le nombre de places de stationnement disponibles, pour les gens qui viennent faire leurs courses en ville. ”
M. CONDETTE
“ Je m’excuse de revenir sur un débat, puisque tout le monde en parle un peu mais je crois qu’effectivement on est confronté à un réel problème qui est celui du stationnement.
On réagit actuellement par rapport à cela, sur une histoire où tout était accordé à la voiture jusqu’à présent et c’est vrai qu’on a réagi pendant longtemps avec cette logique là.
D’autres logiques se mettent en place qui font que des places de parking disparaissent en centre ville.
Il serait intéressant d’essayer d’avoir une réflexion commune pour trouver des solutions tout à fait consensuelles pour les uns et les autres, qui consisteraient à dire qu’il s’agit aussi de ménager les intérêts de tous.
Effectivement l’activité commerciale au centre ville doit pouvoir continuer à prospérer mais on ne peut pas lier non plus cette activité uniquement au fait du stationnement. Afin de permettre aux gens de se rendre dans les commerces il faut tout d’abord règler le problème des “ parkings morts ” sur lesquels des voitures arrivent le matin à 8 heures ou à 9 heures et qui repartent le soir à 17 heures ou à 19 heures. Est-ce que ce sont des consommateurs qui utilisent ces places de parkings ? C’est vrai qu’aujourd’hui ils n’ont pas d’autres choix.
Il faut que nous menions ensemble une réflexion sur ce dossier, pour trouver une solution satisfaisante aux parking situés en dehors du centre ville. Des navettes et un système de bus pourraient être mis en place pour permettre d’arriver dans des conditions correctes sur leurs lieux professionnels, cela devrait permettre de libérer par là même un certain nombre de places au centre ville pour ceux qui viennent avec leur véhicule soit pour visiter soit pour se rendre dans les différents commerces.
La disparition des places de parking place Laënnec devient alors tout à fait secondaire, mais encore faut-il qu’on y réfléchisse et qu’on accepte peut être aussi de changer de comportement. ”
M. KEROMNES
“ Ce sont effectivement ces voitures ventouses qui restent toute la journée au centre ville qui posent problème en fait, aussi je voudrais souligner l’intérêt qu’il y a d’utiliser les transports en commun et les possibilités qui existent déjà maintenant et qui pourraient être d’ailleurs améliorées. ”
M. LE BIHAN
“ Alors qu’on souhaite supprimer 65 places de parkings place Laënnec et 35 dans les environs et qu’on regarde les grandes surfaces à l’extérieur de Quimper c’est l’inverse qui se passe. Ces grandes surfaces font de gros efforts pour aménager, pour agrandir leurs parkings par contre au centre ville on supprime les places. ”
Mme RAMONET
“ Avant de suppprimer les places de parking au centre ville il faudrait à mon avis améliorer le parking de la Glacière, et déjà le débaptiser car même le nom n’est pas engageant. Je voudrais dire aussi qu’en ce qui concerne la navette dont parle monsieur Le Bigot il faudrait plutôt un 4 x 4 étant donné le sol au fond du parking. ”
M. GUENEGAN
“ Bien entendu nous sommes tous pour l’embellissement de la ville de Quimper mais nous ne sommes pas d’accord avec cette suppression de parkings, cette limitation de l’accès voiture dans le centre.
Je rappellerai au Maire qui est historien que le centre ville avec la cathédrale comme centre de gravité rappelle le “ centre ” tel que les anciens le préconisaient avec toute cette distribution routière qui se fait autour : la rue Kéréon, la rue du Frout, la rue Elie Fréron, et par le développement du commerce dans le centre de la ville aujourd’hui.
Vous dites que ce sera l’un des plus beaux projets que l’on verra plus tard, il n’est pas du tout sûr que ce projet se traduira par un développement économique du centre ville, moi, je pense plutôt qu’il contribuera à faire de Quimper une ville-musée.
Daniel Le Bigot faisait remarquer précédemment que la rue des Réguaires était un exemple. En fermant pratiquement la rue du Frout à la circulation, on ferme du même coup la rue des Réguaires à la circulation, ce qui veut dire que l’on va scléroser ce quartier encore plus qu’il ne l’est.
Enfin, on nous a parlé aussi de parking de dissuasion sur les allées de Locmaria et place de la Tourbie, par la mise en place d’un stationnement payant à partir de la 2ème heure, cela va donc se traduire par du stationnement payant là où il est gratuit. Du coup cela explique peut être aussi les 30 % d’augmentation des amendes pour l’année prochaine. ”
M. LE BIGOT

“ Je voudrais faire remarquer qu’actuellement la rotation des voitures sur le parking de la place Laënnec est de l’ordre de 30 % en 1 heure environ sur les 65 places, ce qui fait à peu près 20 voitures qui bougent.
Cette vingtaine de voitures se distribue sur l’ensemble des activités c’est à dire les commerces, la mairie, les cafés et autres, donc si on prend commerce par commerce on peut considérer qu’il y a à peu près 1 à 2 clients qui sont venus pendant l’heure avec leur propre voiture se garer sur le parking de la place Laënnec ; je ne pense donc pas que c’est cela qui modifiera l’activité commerciale du centre ville, et à mon avis le problème n’est pas là.
En ce qui concerne le transit, les représentants des “ voitures ” me disent que les automobilistes qui passent rue Gradlon, place Laënnec, rue du Frout et rue Elie Fréron ont le temps de voir les vitrines au passage et de se dire qu’ils pourront revenir plus tard.
Je ne conteste pas cela mais j’en doute un peu car les voitures stationnées par exemple rue du Frout masquent en partie les vitrines et la circulation est telle que les automobilistes n’ont guère envie de s’attarder et d’y revenir pour acheter.
Je crois donc que de rendre piéton cette place là va inciter davantage les gens à venir flâner par exemple rue du Frout, voyez la rue Kéréon, elle a bien réussi sa mutation.
Ce qu’on met au vote aujourd’hui ce sont les objectifs généraux. Dans ces objectifs là il est clairement exprimé la suppression des parkings place Laënnec pour le reste on peut en discuter.
Les “ gens des vitrines ” m’ont convaincu qu’il pourrait y avoir un stationnement de courte durée, leurs arguments étaient valables, je les ai donc pris en compte.
Il est bien certain que le projet définitif ne plaira pas forcément à tous, il serait illusoire de le penser, mais il plaira au moins à une forte majorité des quimpérois.
Christian Le Bihan a repris un texte écrit par les enfants de l’école St Charles, concernant l’aménagement de cette place, je crois qu’il faut être très prudent quand on utilise les écrits des enfants, et on les prend tous ou on ne les prend pas. Christian Le Bihan a cité effectivement 2 ou 3 phrases sur cette page là et moi j’aurais envie d’en citer d’autres, on dit par exemple ceci : “ mettre de la verdure, arranger les maisons, ne pas avoir du bitume, faire une place joyeuse, supprimer les voitures, qu’il n’y ait que des arbres, qu’il y ait des fleurs pour que cela devienne plus gai ”.
Je veux dire par là qu’on peut utiliser des appréciations d’enfants, mais il ne faut pas faire de sélection ”.
M. LE MAIRE
“ Je crois aussi que sur les propos des enfants il faut être prudent et ne pas chercher à les manipuler.
Si on comptabilise le nombre d’enfants qui souhaitent le maintien des parkings c’est majoritaire, mais cela n’empêche pas d’aménager les terrains, de mettre des fleurs.
Tout le monde a été éclairé, ce débat reviendra parce qu’il y aura un concours à lancer.
Aujourd’hui il s’agit d’adopter une délibération qui fixe un des objectifs et un jury . ”
***
Après en avoir délibéré à la majorité, MM. De Langlais, Tessier, Gérard, Rannou, Jacques-Sébastien, Guénégan, Mmes Le Breton, Ramonet, MM. Le Bihan, Lecomte, Mme Le Bal ayant voté contre le conseil municipal, en application des dispositions des articles 314 bis et ter nouveaux du code des marchés publics :
1 - autorise monsieur le maire à lancer un concours d'architecture et d'ingénierie sur esquisse pour l'aménagement et l’embellissement des places Laënnec et Saint Corentin,
2 - désigne, en application de la réglementation, les membres du jury du concours ainsi qu'il suit :
- M. le maire
- MM. Le Bigot, Paugam, Boë, adjoints au maire
- M. Cavalin, conseiller municipal
- Mme Le Bal, conseillère municipale
- M. le secrétaire général de la mairie
- M. le président de la chambre de commerce et d'industrie (ou son représentant)
- M. l'architecte conseil du département
- M. l'architecte représentant l'ordre des architectes
- M. l'architecte consultant de la direction départementale de l'équipement
- M. l'architecte de la ville de Quimper
A titre consultatif :
- M. le receveur municipal
- M. le représentant de la direction de la concurrence et de la consommation
- M. le directeur de la voirie et de l'environnement
- M. le directeur des bâtiments
3 - autorise monsieur le maire à désigner, après appel à candidatures et avis du jury, les cinq équipes admises à concourir,
4 - fixe le montant des indemnités de concours pour les quatre équipes qui ne seront pas retenues par le conseil municipal, conformément à la réglementation en vigueur,
5 - fixe le coût des travaux à 10 millions de francs T.T.C., non compris les honoraires et indemnités des candidats,
6 - autorise le Maire à indemniser les membres du jury.
Controle de légalité
03/12/1996

Observations :
Voir délibération du 11/07/96 .


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