Conseil municipal de Quimper - Séance du 19 octobre 2001
Rapporteur:
Marie-Christine COUSTANS
Direction de la voirie et de l'environnement
Lutte contre les inondations
Délibération n°3 DVE 01.9



Le rapport de la commission interministérielle mise en place par l’Etat après les inondations de décembre 2000 et janvier 2001 nous a été communiqué par la préfecture.

Ce rapport préconise des mesures à prendre par les collectivités territoriales et l’Etat.

Les actions sont à développer sur trois thèmes :

I - Réparer

Au titre des réparations, de nombreuses actions ont déjà été réalisées :


Il reste à entreprendre :

I.1 - Quai de l’Odet - Allées de Locmaria

Les murs du quai ont été déstabilisés par l’inondation de décembre 2000 ; les travaux confortatifs d’urgence ont été réalisés mais ne constituent qu’une solution provisoire localisée.

La réalisation des réparations définitives nécessite la mise en œuvre d’un diagnostic complet des ouvrages et la définition d’un programme détaillé des travaux ; un crédit de 500 000 F (76 224,51 euros) au B.P. 2002 permettra l’engagement de cette opération.


I.2 - Le Frout (partie urbaine)

La partie canalisée située sous les immeubles privés rue de Brest nécessite des travaux confortatifs afin de garantir la continuité de l’écoulement de la rivière.

La mise en œuvre de ces travaux nécessite l’élaboration d’un dossier d’autorisation au sens de la loi sur l’eau et la désignation d’un maître d’œuvre. Un crédit de 300 000 F (45 734,71 euros) sera nécessaire au B.P. 2002.

Une inspection a été réalisée à l’occasion des grandes marées de septembre en vue de mesurer les conséquences de l’inondation de décembre 2000 sur les dalles de l’ouvrage.

Dès que les conclusions de cette inspection seront connues, le conseil municipal en sera informé.

II - Développer l’information préventive et la culture du risque

Sur ce thème, de nombreuses actions ont déjà été engagées mais il convient de les compléter.

Le système d’appel téléphonique a été remis à jour et transféré au C.O.D.I.S. Les formations des agents du C.O.D.I.S. ont été mises en œuvre. Un répondeur sera mis en place en mairie au mois d’octobre afin de permettre l’information des usagers en situation de crise.

Il reste à développer l’information préventive avec les services de l’Etat et du C.O.D.I.S. Le but de cette action sera de fournir aux usagers concernés les éléments nécessaires à la compréhension du phénomène, les actions à mettre en place sur le plan individuel mais également de nourrir les mémoires par le marquage dans la ville des niveaux d’eau atteints lors des crues les plus importantes.

Un bureau d’études spécialisées en communication sur la culture du risque devra être retenu pour mener à bien cette action pour un coût estimé à 300 000 F (45 734,71 euros).

III - Prévenir par l’aménagement

L’étude générale B.C.E.O.M./SOGREAH est engagée et donnera lieu au fil de son développement à une large communication. Cette étude s’intègre dans cet axe en anticipant les réflexions du S.A.G.E.

Cette étude permettra de dégager les pistes de solutions possibles destinées à limiter les conséquences des crues dans la ville.

Elle permettra également la réadaptation des programmes de lutte contre les inondations dans le secteur de l’Hippodrome afin de prendre en compte les modifications dans ce secteur (déplacement Armor-Lux, etc.).

Les travaux dans ce secteur seront poursuivis en 2002 pour un montant estimé à 7,7 M.F. par la réalisation des travaux de mur de protection en rive gauche (secteur résidence du Moulin, etc.) et l’aménagement des stations de pompage prévues.
***

Après avoir délibéré, en vue de mettre en œuvre les mesures dont la maîtrise d’ouvrage peut être communale, le conseil municipal autorise monsieur le maire à :





Compte rendu:
Mme Coustans :
“ Les actions sont sur trois thèmes, ce qui va me permettre de répondre aux interrogations de Daniel Le Bigot. Premier thème : la réparation. Il ya beaucoup d’actions qui ont déjà été réalisées, notamment à l’hippodrome. Ces actions sont à poursuivre. On a parlé du Halage mais il y aura également des opérations qui vont se monter au niveau du Moulin Vert. On va effectivement poursuivre les travaux mais on attend les résultats de l’étude B.C.E.O.M./SOGREAH, qui est en cours actuellement, parce que tu sais très bien que les travaux que vous avez préconisés à l’époque où Armor Lux était implantée vont être différents maintenant que l’entreprise déménage. On ne va pas faire des travaux d’un montant aussi important. De plus, cette année, on a été obligé de conforter des travaux qui avaient été réalisés l’année précédente parce que certains des ouvrages ont cédé. Il reste de nombreux travaux à entreprendre. Les quais de l’Odet et les allées de Locmaria, par exemple, ont été fragilisés à la suite des crues. Beaucoup d’habitants de Quimper demandent aussi de curer l’Odet, en amont et en aval. Il faut se dire que, dans certains secteurs de l’Odet, on a des problèmes d’affouillements, c’est-à-dire des problèmes de creusement du lit de la rivière, ce qui entraîne des dégradations des murs de soutainement. Les allées de Locmaria en sont un exemple. Les murs ont donc été destabilisés et on va être obligés de lancer une étude, dont le montant va être d’environ 500 000 francs, pour voir quels travaux vont devoir être entrepris pour consolider. Quelques travaux d’urgence ont été effectués il y a quelques semaines. Ces travaux se sont montés à 200 000 francs. Ce n’est pas très joli mais ce sont vraiment des travaux d’attente. C’est vrai que des travaux de confortation avaient été faits lorsque les allées de Locmaria avaient été aménagées, pour un montant de 3 à 4 millions de francs mais, apparemment, ces travaux avaient été faits par sections et non sur la globalité. On est donc obligés de lancer une étude qui portera sur tout le long du muret de protection de la berge, de Locmaria jusqu’aux allées qui sont devant la place de la Résistance, tout simplement parce que, si on se limite aux opérations ponctuelles, on sait très bien que ça lâchera d’un côté ou d’un autre. Voilà pour les allées de Locmaria.
Quant au Frout, son lit est urbanisé et passe sous les immeubles qui sont parallèles à la route de Brest. On a là une vieille voûte en maçonnerie qui passe sous des habitations privées. A la suite des inondations, le bassin de rétention a certes bien rempli son rôle cet hiver, ce qui fait qu’on n’a pas eu de problèmes de débordement ou de casse à ce niveau-là, mais on sait que la voûte est fragilisée. Il va donc falloir lancer une étude également, monter un dossier d’étude d’impact, faire une déclaration d’intérêt général pour pouvoir intervenir, comme on l’a fait à l’hippodrome, en lieu et place des propriétaires car ils ne pourront pas assumer seuls tous les travaux qui vont devoir être menés. En ce qui concerne la dalle du Stéïr, une visite a été réalisée par l’entreprise SOCOTEC. Cette entreprise va nous rendre son rapport lundi mais on sait, d’orses et déjà, qu’il y a eu des dégâts à la suite des inondations et que la dalle du Stéïr est fragilisée. On ne sait pas ce qu’on en fera encore. On va voir ce qui va se passer. Ce sera étudié au sein du conseil municipal. Il faudra prendre des mesures de sécurité également. Marcelle Ramonet et André Guénégan se chargeront d’agir en ce sens, mais on sait déjà qu’il y aura de gros travaux à faire pour sécuriser cette partie-là.
On va continuer également à développer l’information préventive et la culture du risque. Le système d’appels téléphoniques a montré ses limites l’année dernière. Il y avait 16 lignes téléphoniques à l’époque. 8 étaient occupées par le répondeur ce qui fait qu’on n’a pas pu prévenir suffisamment de personnes en même temps. On a donc décidé cette année de faire en sorte que les 24 lignes soient des lignes d’appel et d’installer un répondeur spécial en mairie. On va travailler sur un message d’alerte pour faire en sorte que les problèmes rencontrés lors des inondations ne se reproduisent pas. Lorsque les personnes étaient appelées, le premier message c’était “ ne quittez pas ” et après il y avait un blanc de quelques secondes, de longues secondes lorsqu’on est dans ce cas-là. Ainsi, la plupart des personnes raccrochaient et n’écoutaient pas la suite. On a revu cela. On a mis en place un nombre de lignes supplémentaires ainsi qu’un répondeur. L’Etat a mis en place, au niveau du département, un système d’annonce des crues qu’il prend en charge à 100 %. On aura ainsi une information en temps réel. Il reste à développer l’action préventive avec les services de l’Etat. Le but de cette opération, c’est de faire en sorte que la mémoire des crues reste dans la mémoire collective. On travaille dans ce sens-là. L’Etat devrait d’ailleurs subventionner ces initiatives. J’étais au conseil général hier, la commission interministérielle avait lancé l’idée du montage d’une O.P.A. (opération pour l’aménagement de l’habitat). Ils avaient décidé de lancer ce genre d’actions au niveau départemental. J’ai interrogé monsieur Kofi Yamnagme pour savoir si le conseil général avait lancé cette opération. Il m’a téléphoné tout à l’heure pour me dire qu’il avait effectivement contacté les services pour lancer cette opération au niveau du département. Ce sera une opération globale. L’Etat prendra en charge une partie des réparations. Il y aura une subvention provenant de l’aide financière de l’ANAH (agence nationale pour l’amélioration de l’habitation). Il y aura aussi une subvention des communes qui permettra, aux personnes qui vivent dans les zones inondées, de réduire la vulnérabilité de leur habitation (supprimer la moquette pour mettre du carrelage ; remonter les prises ; sécuriser les appareils électriques...). Une opération va être montée conjointement avec les services de l’Etat.
L’autre point est de prévenir par l’aménagement. On a un bureau d’études, B.C.E.O.M./SOGREAH, qui travaille sur la réduction de la vulnérabilité des zones urbaines. Ils vont nous proposer des solutions en amont. On leur a déjà signalé certains sites qui nous semblent intéressant (la retenue d’eau du moulin du Duc à Cast, le barrage du Lehan...). On leur a donc proposé des pistes, à eux maintenant de nous dire si on peut retenir ce genre de solutions. Ils vont également nous donner des pistes pour ce qui est de l’aménagement de la zone occupée par l’usine Armor-Lux. De toute façon, lorsque les subventions seront acceptées, il est expressément précisé que la bâtiment existant devra être démoli. Il est hors de question que ce bâtiment soit récupéré pour abriter une autre entreprise. Ils vont donc nous proposer des solutions pour, par exemple, en faire un parking, un espace vert... On verra ce qu’ils vont nous dire.
On espère avoir des résultats probants assez rapidement ”.
M. le maire :
“ Merci madame Coustans pour cet exposé. Je fais seulement deux remarques : en ce qui concerne le Stéïr et les conséquences des dégâts qui ont pu être constatés et qui seront rendus publics la semaine prochaine, je souhaite qu’on garde la primeur de cette information à l’adresse des usagers parce que ça pose un certain nombre de problèmes aux commerçants non-sédentaires, aux commerçants en général et qu’on fasse une réunion avec eux afin de leur donner les éléments d’information nécessaires. Il est important que cette réflexion soit conduite avec eux. Je demande donc expressément, à ceux qui en ont la responsabilité, d’organiser très rapidement une réflexion positive avec l’ensemble des intéressés.
Une remarque sur le Frout également : il y aura aussi le départ d’une entreprise, les établissements Nicot. C’est sûr qu’il y aura là aussi un aménagement à faire. S’il y a eu inondation l’autre fois, c’est parce que les bassins de rétention n’ont pas fonctionné. Il est clair que, dans cet espace, il faudra prendre en compte les problèmes de voirie pour desservir la voie express. De même, l’emplacement laissé par ces établissements devra faire l’objet d’une réflexion dans le cadre de cette lutte contre les inondations ”.
Mme Coustans :
“ Il y a eu également une forte demande pour le curage de l’estuaire de l’Odet. Pour en avoir discuté avec le président de la fédération de pêche professionnelle, tous les ports du littoral ont exactement les mêmes problèmes : cet envasement provient de tous les problèmes d’érosion que l’on connaît en amont mais également de l’installation de pontons pour les ports de plaisance. Lorsque j’étais au conseil régional, j’ai demandé au préfet de région d’étudier une solution globale car, lorsqu’on essaye de mettre en place des petits moyens chacun de son côté, on ne peut pas payer des moyens assez lourds pour envoyer la vase suffisamment loin. Ainsi, la vase est déversée au bord des côtes et pollue encore plus les zones côtières de pêche. Je lui ai demandé d’essayer d’étudier une action commune, soit sur le département, soit sur la région tout entière parce qu’on n’est pas les seuls concernés par ce problème, d’évoquer la possibilité de faire venir un gros bateau-pompeur qui pourrait enlever plusieurs tonnes de vases, puis aller en pleine mer, dans des zones de hauts-fonds, déverser cette vase. Le préfet de région a considéré qu’il s’agissait effectivement d’un grave problème qu’il allait falloir résoudre, dans les mois à venir je l’espère. Il nous tiendra informé de sa démarche. Il faudra résoudre le problème d’envasement du port du Corniguel mais ce sera quelque chose de très lourd financièrement. Donc, autant le faire en concertation avec les communes proches qui sont également concernées par ce problème ”.
M. Le Bigot :
“ Le rejet en mer des produits d’envasement, jusqu’à preuve du contraire, est interdit par la loi. Je ne vois donc pas comment ce préfet de région ou toute autre personne pourrait dépasser la loi pour mettre cela en oeuvre. Aujourd’hui, les seules solutions qui existent, en termes de dévasage d’estuaires, c’est de récupérer la vase et de la mettre en décharges de classe 2. Ces produits sont en effet considérés comme des déchets. Cela représente effectivement un coût extrêmement important. Si le choix du dévasage est fait, la solution résidera forcément dans des décharges de classe 2 ”.
Mme Coustans :
“ Ca dépend de la qualité des vases. Ca dépend de la présence ou non de métaux lourds dans les vases et, apparemment, les vases des communes du littoral ont obtenu l’autorisation d’être déversées en mer. A la limite, ce n’est pas de notre ressort. S’il y a une autorisation de la préfecture, on suit. S’il y a un refus, on prend note du refus ”.
M. Andro :
“ Je voudrais intervenir sur ce dossier en soulignant que vous poursuivez des travaux qui ont été engagés par l’ancienne municipalité. Vous serez donc aussi coupables et responsables de ces travaux. Pourquoi est-ce que j’utilise cette formule stupide ? Tout simplement pour reprendre les termes d’un tract entre les deux tours des élections municipales qui disait que l’ancienne équipe était “ coupable et responsable ” de ces travaux. C’était le même tract que celui dans lequel on disait qu’elle était “ coupable et responsable de l’insuffisance de logements sociaux ” à Quimper. On citait le chiffre de 14 % de logements sociaux pour un but imposé de 20 %. Il y a des choses qui ont été dites beaucoup trop vite et aujourd’hui, une fois passée l’effervescence des élections, on revient à des considérations un peu plus responsables. Vous annonciez également dans ce tract que, contrairement à l’ancienne équipe, vous alliez avoir une politique énergique contre les inondations. Même si je conçois qu’on ne peut pas tout faire d’un coup, je constate cependant, sept mois après les élections, qu’on ne peut pas dire, à travers cette délibération notamment, qu’il y a une grande énergie, pas plus en tous cas que ce qui était fait précédemment. On parle des allées de Locmaria avec 500 00 francs d’étude, du Frout pour 300 00 francs. Je ne suis pas opposé à l’idée d’avoir un cabinet d’études qui fasse un travail sur la prévention, etc... Il y a tout de même une expression qui me paraît dangereuse, c’est celle de “ développer la culture du risque ”. Il y a la culture du risque, mais il y a surtout l’économie du risque. Vous savez qu’aujourd’hui, l’économie de l’assurance pourra y être confrontée. La couverture du risque des inondations est un enjeu extrêmement important pour notre ville, pour tous les habitants des zones inondées, pour toutes les entreprises qui y sont implantées. Faisons attention à ne pas donner des bâtons pour se faire battre car il est très important que les assurances continuent d’assurer. On peut très facilement ouvrir des portes pour que cela disparaisse progressivement. Il faut faire très attention à ça. L’objectif, aujourd’hui, consiste à réduire le risque. Il ne s’agit pas de stériliser toutes les zones de Quimper qui ont été inondées l’hiver dernier. Il faut plutôt tenter de réduire le risque et de le rendre, à terme, acceptable par les assureurs. C’est un enjeu essentiel pour la ville, un enjeu qui, malheureusement, ne pourra pas attendre la reconstitution du maillage des talus sur le bassin versant. C’est un travail nécessaire mais de très longue haleine. On ne peut pas simplement compter là-dessus même si, par sensibilité, j’y serais foncièrement favorable. Il faut améliorer le débit des rivières dans la ville. Il faudra aussi développer des retenues à sec en amont. Toute la question est de savoir dans quelle mesure on est décidé à aller loin en ce domaine. Quelques éléments exprimés tout à l’heure me rendent relativement inquiet sur notre volonté à être exigent en la matière. Je pense qu’il faudra des petites retenues, un peu partout sur le bassin versant, en fond de vallées. Des cas viennent d’être cités. Je pense qu’il faut travailler dans ce sens là. Je souhaite aussi que B.C.E.O.M./SOGREAH étudie la possibilité de retenues plus importantes en proche amont de la ville, des retenues qui puissent être gérables en fonction des marées. Il faut poser toutes ces questions de manière très exigente car, plus on s’éloigne de périodes où il y a eu de fortes inondations et moins il sera facile d’être exigent ”.
M. le maire :
“ Bon, il y a constamment des redites : le doute, le manque d’énergie, etc... Je n’y reviens pas. Ca fait partie du rôle de l’opposition de critiquer la majorité... Je ne vais pas revenir sur les travaux. Oui, je doute encore de l’efficacité des travaux qui ont été réalisés, mais il fallait bien comprendre que moins ils étaient terminés et plus ils étaient inefficaces. Donc, il fallait mieux les achever. Nous allons encore sur le terrain lundi, avec la chambre d’agriculture, justement à propos des bassins versants. On l’a dit qu’on le faisait, depuis le début. Seulement, tout cela exige des procédures, vous le savez très bien. L’énergie nous l’avons, soyez en assuré, et l’information vous sera donnée le plus complètement possible ”.
Controle de légalité
10/23/2001


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